Nicolas39 - Pêche à la mouche

La pêche à la mouche sur le blog de Nicolas Germain, un Jurassien amoureux de sa rivière, la Haute Rivière d'Ain.
Centre de pêche en Bosnie.

Accès au Fly Shop Signez le livre d'or Suivez-moi sur facebook Le Fly Shop sur facebook

mercredi 10 septembre 2025

Un été finalement clément.

J'ai longtemps hésité avec l'adjectif "clément" pour mon titre mais pour nos étés modernes, il est plutôt juste. Dans ma région de Champagnole, si l'on se focalise sur la pluviométrie, tout s'est bien goupillé.

  • En juin, 121mm soit égal à la normale (moyenne sur la période 1990-2020).
  • En juillet, 111mm soit un poil en dessous de la normale.
  • En août, 132mm soit au-dessus de la normale.

Oui, beaucoup d'eau. Sauf qu'il y a eu des périodes chaudes et sèches. Ces coups de pluie ont été condensés sur de courtes périodes. Il aurait été préférable qu'ils soient éparpillés. Par exemple, aucune pluie entre le 16 juin et le 6 juillet avec des journées supérieures à 35°c. Pareil pour la période du 2 au 19 août. Pas une goutte d'eau. Avec encore une fois des températures supérieures à 36°c. Donc les chiffres pour la pluie sont tops mais durant ces deux périodes caniculaires, la rivière a quand même souffert. Rien à voir malgré tout avec juillet 2022 et ses misérables 16mm de pluie accompagnés de ses températures caniculaires à plus de 36°c.

Donc cela aura pu être bien pire si la pluie avait été absente entre les deux canicules. On a pu le constater avec des fonds colmatés certes, mais pas autant que ça quand même. Quelques poissons morts trouvés ici ou là sans toutefois que cela soit une hécatombe. Non, sincèrement, dans le Jura, nous n'avons pas à nous plaindre. C'est passé sans trop de casse. Il est évident que cet été, chez nous, les braconniers et les oiseaux ont fait plus de dégâts que les conditions météo.

Photo du 7 juillet. La période où la rivière d'Ain était le plus sale.

Une des truites trouvée morte.

lundi 8 septembre 2025

Bientôt la fin.

Deux petites semaines. Voilà le temps qu'il vous reste pour tenter dame fario avant la fermeture de la pêche dans le Jura. De nouvelles pluies sont annoncées aujourd'hui. La rivière ne cesse de voir son niveau varier depuis quelques temps. Pas simple pour les pêcheurs à la mouche, c'est même tout le contraire. Pour les autres techniques, c'est beaucoup plus adapté. En tous les cas, c'est parfait pour les truites. L'eau est de nouveau glacée. Les fonds sont corrects même s'il faut savoir se satisfaire de peu de nos jours. Par contre, il y a très peu d'insectes en cette fin de saison. Voilà pour les conditions.

Profitez bien de ces quatorze derniers jours de pêche.

jeudi 4 septembre 2025

Témoignage.

Aujourd'hui, je vous partage un témoignage écrit que j'ai reçu par mail hier. C'est celui de Bernard, un pêcheur qui vient régulièrement sur la haute rivière d'Ain pour tenter de tromper ses poissons sauvages. En plus d'être pêcheur, il est fin observateur. Il nous relate ici ses observations pour l'année 2025 sur un parcours très connu de l'AAPPMA de Champagnole.

Bonjour Nicolas

Au printemps 2025 un couple de Harle bièvre a niché au niveau des saules touffus un peu en amont du déversoir qui se trouve environ 500 mètres en amont du pont de l'épée de Champagnole (direction Ney) en rive droite.

Sont nés 8 harles qui, début juin, étaient déjà plus gros qu’un canard. Le mâle niche dans les gros arbres qui sont dans l’eau au niveau de la retenue (30 m en amont du pont).

Le mâle et la femelle avaient déjà fait un carton sur les ombres de toutes tailles et les truitelles. !!!En début juillet absence quasi-totale de truites jusqu’à 38 cm. !!!Il restait encore quelques belles truites au dessus de 40 cm.

La femelle et les 8 jeunes restent cachés dans ces saules jusqu’à la tombée du soir…

On peut être quasi certain que la rivière sera vide de tous poissons l’année prochaine. !!!On constate aussi une très forte diminution des truites sur le petit linéaire en aval du pont de la chapelle à Sirod. !!!J’ai vu les premiers harles il y a 4 ans… en amont de la Base de la Roche…l’un en train d’avaler une truite de 40 cm. Vu aussi en amont du pont de Syam de la Billaude sur la Saine. !!!Et encore bien en amont du pont de la chapelle à Sirod.

Je ne suis plus tout jeune et je pensais pouvoir encore passer quelques belles journées de pêche à la mouche au bord de l’eau tout en voyant des poissons. Avec un troupeau de 34 harles que vos amis ont vu entre Champagnole et Syam c’est totalement mort. Ça fait 40 ans que je viens pêcher dans le Jura et que je remets les poissons à l’eau (double plaisir pour moi !).

Mon moral est au plus bas car je crois bien que je n’aurai plus jamais ce plaisir là.

Cordialement, Bernard des Hautes Vosges.

Si vous ne voyez plus de poissons en dessous de 30 centimètres sur le plat de l’hôpital à Champagnole ne soyez pas étonné !

Le témoignage de Bernard est important à mes yeux puisqu'il apporte des compléments d'informations précieux à mes propres observations de terrain. Je savais que depuis peu nous avions des oiseaux sédentaires. Que la reproduction se faisait sur la haute rivière d'Ain. Mais de là à ce que cela se passe même dans les zones urbaines. Il est évident qu'entre la source de l'Ain et le barrage de Vouglans c'est plusieurs familles qui se sont installées. Bien entendu, cet oiseau n'est pas à l'origine de la lente agonie des populations de truites et d'ombres de la rivière d'Ain, mais, et c'est certain, c'est lui qui va parachever le travail.

lundi 1 septembre 2025

14 ans pour le Fly Shop.

Septembre 2011, septembre 2025. Quatorze ans cette année que l'aventure Fly Shop a débuté. Une longévité non négligeable. Très peu d'évolution depuis les débuts. Les modèles sont toujours les mêmes et restent toujours aussi efficaces. Vos retours réguliers le confirment même si je le sais déjà puisque je pêche uniquement avec les références que je propose depuis toujours. 

Ce métier n'est pas le plus passionnant, loin de là. Travailler seul devant son étau durant des heures, c'est long. Très long. Heureusement, et cela fait partie des meilleurs moments de mon activité, vous êtes toujours plus nombreux à prendre rendez-vous pour venir acheter vos mouches directement à l'atelier. Ce sont des moments privilégiés où l'on peut faire connaissance et partager nos expériences sur notre passion commune.

Il y a aussi les salons. J'ai mis de nombreuses années à me déplacer sur ces évènements mais le rapport humain m'attire là aussi. Donc je vais remettre cela dans les mois qui viennent. Je serai présent au salon de Muret (31) début février 2026. Mon fils ne pourra pas être avec moi comme à Saint-Etienne mais j'aurai le plaisir d'être accompagné par ma chérie. 

Je ne sais pas combien de temps cela va durer. Les nombreuses heures passées derrière l'étau ou à faire des bas de ligne sont parfois compliquées à vivre. Le temps nous le dira. En attendant, c'est reparti pour un tour. 

Merci pour votre confiance.

Avec des clients avant leur partie de pêche sur la rivière d'Ain.

 

mercredi 27 août 2025

Une catastrophe de plus

C'était déjà bien connu des pêcheurs qui pratiquent de façon régulière sur les berges des rivières jurassiennes mais là, on vient d'atteindre un autre niveau. Ce lundi 25 août, deux amis pêcheurs étaient sur le célèbre parcours de la Base de la Roche. Ce linéaire se trouve sur les lots de l'AAPPMA de Champagnole (Jura) en direction de Syam. C'est un très long plat en amont d'un barrage. Ils ont pu compter un groupe de 34 harles bièvres.

Si de mon côté j'avais bien vu ici ou là quelques oiseaux dont un ou deux cormorans, j'étais à des années lumières de me rendre compte de la catastrophe en cours. Trente-quatre piscivores ! Sans compter ceux qui seront de passage cet automne / hiver, c'est bien évidemment beaucoup plus que ce que la rivière peut supporter. Nous qui étions si heureux d'observer une reproduction exceptionnelle tant en ombres qu'en truites que l'optimiste laisse déjà place à l'anéantissement. Pour faire simple, si l'on compte 5 truitelles/ombrets par oiseau et par jour (alors que cela doit être plus), cela nous fait plus de 5000 poissons par mois. Autant dire qu'ils vont décimer à eux seuls les juvéniles de l'année sur le linéaire de Champagnole dans les mois qui viennent ! Pas étonnant que malgré de très bonnes reproductions on ne retrouve pas les poissons par la suite.

Avec la reproduction de cette année, nous devrions observer au printemps 2026 des centaines d'ombres de 20 à 25 centimètres. Ça ne sera pas le cas. 80 à 90% de ces ombrets vont finir dans les estomacs des harles et des cormorans dans les prochaines semaines. C'est certain.

Et si l'espoir d'avoir de nouveaux des tirs de régulation sur les eaux libres pour les cormorans (et j'attends de voir si ça sera effectif un jour), nous ne les auront jamais sur les harles ou alors dans un futur très éloigné. Bref, tous ces oiseaux ont de beaux jours devant eux pour décimer ce qu'il reste de truites et d'ombres dans la rivières d'Ain et ses affluents. Une fois ripaille faite, ils partiront ailleurs en laissant un désert derrière eux à l'image du renard qui change de crèmerie une fois le poulailler vidé.

Capture d'écran de téléphone sur une vidéo.

- page 1 de 402